Festival Kuweneyai « Je te vois, Je te regarde »
(1ere étape: commune de Trois Sauts du 19 au 25 Février 2018)
Lorsque un jeune a perdu de vue son propre futur car il ne sait plus qui il est, que des destins sont brisés trop tôt, que des régions entières se dépeuplent, que des savoirs disparaissent, c’est notre mémoire collective qui se meure, notre savoir vivre ensemble qui en est affecté.
En réaction aux nombreuses problématiques environnementales et sociales qui secouent la Guyane , les jeunes générations autochtones ont fondé l’association JAG (Jeunesse autochtone de Guyane) pour défendre leurs droits, promouvoir leur identité et oeuvrer à la préservation de leur environnement.
Dans le cadre de leurs actions est créé le Festival « Kuweneyai, je te vois, je te regarde ».
C’est un cycle de projection-débat durant toute l’année et dans tous les villages amérindiens de Guyane. Du Haut-Maroni jusqu’au Haut-Oyapock en passant par les Estuaires, les Savanes et l’ïle de Cayenne.
Ce festival se traduit par une pirogue ou une caravane qui parcourt les différents villages et une programmation de film qui font partie de la création cinématographique autochtone, d’œuvres en rapport avec le monde autochtone, ou bien qui permette une ouverture sur le monde. Le réseaux Jeunesse Autochtone ainsi que les Autorité Coutumières et les associations, acteurs des villages sont et seront pleinement associés à cette initiative.
Nature Rights soutient ce projet et une équipe sera présente pour le lancement du festival dans la commune de Trois Saut, nichée dans l’intérieur de l’Amazonie Guyanaise.Pour cette première mission sur Trois Saut, les autres partenaires sont Les habitants, l’ARS, la CERMEPI, la mairie de Camopi , la DAAC, le PNR.
Recréer du lien, réaffirmer son identité, envisager tous les possibles: des enjeux locaux à la résonance collective.
Les villages amérindiens sont souvent isolés, géographiquement mais également culturellement . Il existe une quantité importante d’images des amérindiens, mais les premiers concernés n’y ont jamais accès. Ce festival est donc un outil de réappropriation de l’image et au sens plus large de la création. La créativité des Peuples Autochtones est donc mis en avant. Les Peuples Autochtones font face à une disparition culturelle et spirituelle quasi destructrice. L’image et le son, deviennent des outils de langage et surtout de transmission, et par conséquent un facteur important de la sauvegarde de la mémoire collective et la transmission des savoirs et des sentiments. Nous avons tous à apprendre de leurs coutumes, techniques et savoirs ancestraux.
Les projections-débats, lieu d’échanges et de partages.
Le choix des films et courts métrage permettra d’ouvrir des discussion axées sur des thématiques transversales:
– La place et la situation de chaque composant de la communauté (femmes, enfants, métisse, anciens, homme, jeunes, etc.)
– Questionner l’image de la femme. – Favoriser la réappropriation de son image et sa maîtrise
– Créer un réseau d’artistes et créateurs issus des différentes nations autochtones (résidence, expositions, échanges)
– Questionner sur la place des religions et croyances
– Permettre l’apprentissage de l’utilisation des NTIC , initier et amener à la maîtrise progressive des outils multimédias
Durant les jours de présences dans les villages, plusieurs intervenants pourront être invités pour les débats et échanges. Deux animateurs seront en charge de la co-animation des séance, une rapporteur sera en charge de relevé les interventions des différents participants pour en faire une compte rendu de conclusion. Un second rapporteur fera également le relevé quantitatif des présents (sexe, age…) et un relevé qualitatif (fiche d’évaluation, propositions, suggestions…)
En parallèle avec le cycle de projection, Kuweneyaï ( qui sera décliné dans toutes les langues selon les villages et la nation autochtone) se traduira également par la mise en place d’atelier d’approche des différentes discipline artistiques ( Musique, Danse, Chant, Photo, etc. ).
PROGRAMMATION des films, courts métrages et documentaires projetés:
- Ride
- Le Maraké de Brandon
- Und+, les origines
- Le Goût du Calou
- Un jour le solei! se lèvera
- Wind River
- La Terre des Hommes Rouge
- Rise : Red Power
- Il faut tuer le serent noir
- L’étreinte du serpent
- Le sel de fa Terre
- Le Bouton de Nacre
- L’ordre et la Morale
(une programmation “Enfants” sera également proposée)
Liste des Intervenants:
- Jean-Jacques Asjeme, Chanteur Kali’na, leader du groupe de Malawni Bonon, porteur
- du projet « Centre des savoirs et savoir-faires autochtones de Guyane »
- Gaël Walacou, président de l’association Koipeewako
- Xavier Wayakalin, Technicien de l’art et de la scène
- Fabio Léon, Educateur Spécialisé
- Lucien Panapuy aka Teko Makan, artiste, animateur auprès des jeunes
- Christophe Pierre, Réalisateur
- Weltya Jean-jacques, Intervenant en langue maternQlle puis enseignante, membre du
- groupe de travail sur le dictionnaire kali’na
- Nathalie Appolinaire, assistante sociale, association Teleuyu
- Tiffany Hariwanary, Chargée de mission à la Cellule pour le mieux être des
- populations de l’intérieur
- Tii’wan couchili, artiste plasticienne
- Dylan Kayamare, animateur audiovisuel
- Izmaël lcho, animateur audiovisuel
- Alain Mindjouk, ACAG
- Michel Aloike, Guide en milieu amazonien