Mise à Jour : Voir le site du Réseau des Savoirs de la Forêt en Guyane
Les savoirs traditionnels dans le monde
Ainsi, les territoires des peuples autochtones représentent 20% de la biomasse mondiale, qui concentre elle-même 80 % de la biodiversité mondiale.
Les peuples autochtones représentent 6% de la population mondiale mais hébergent 90% de la diversité culturelle. Riches d’un ensemble de connaissances et de savoir faires traditionnels, leur vision est fondée sur un équilibre entre l’homme et la nature.
Or, partout dans le monde, les peuples autochtones perdent leur identité par l’acculturation et l’érosion progressive de leurs références culturelles. Les causes sont tant historiques, par une politique de colonisation génocidaire et une conversion forcée aux religions homologuées, qu’actuelles avec l’assimilation au mercantilisme matérialiste.
“Every view of the world that becomes extinct, every culture that disappears, diminishes a possibility of life!”
The Lancet
Aujourd’hui menacés par la destruction de leur environnement et par une assimilation forcée au modèle occidental, une véritable conscience de la valeur de leur culture émerge chez les peuples autochtones. De part le monde, les peuples cherchent à réinvestir leur culture, à conserver, voir restaurer leur identité, et à promouvoir leurs savoirs ancestraux. Cela se traduit par une multitude d’initiatives ayant pour but de soutenir et préserver l’identité culturelle autochtone, valoriser & transmettre un patrimoine immatériel culturel et susciter un renouveau philosophique & éthique.
Face à une conception occidentale qui a atteint ses limites, le mode de vie autochtone, respectueux des besoins de la nature et des communautés humaines repose sur des valeurs qui peuvent inspirer le fonctionnement de nos sociétés et assurer son équilibre pour toutes les générations à venir.
Yorenka Atame, l’école des Savoirs de la Forêt Ashaninka
L’école Yorenka Atame, « Ecole des Savoirs de la Forêt » (Etat de l’Acre, Brésil) a été mise en place en 2007 par Benki Piyako, un leader autochtone Ashaninka. Yorenka Atame a contribué à former plus de 4 000 personnes aux pratiques de gestion agro-forestières inspirées des savoirs traditionnels autochtones. Les personnes formées sont reconnues par l’Etat de l’Acre comme des agents agro-forestiers, ce qui leur permet d’éduquer les peuples aux pratiques de gestion des forêts et de les défendre contre les intérêts extérieurs. Cette initiative a reçu le Prix environnemental Chico Mendès en 2007 et l’Ordre du Mérite Culturel Brésilien en 2008 pour son combat dans la défense des territoires autochtones, la préservation des écosystèmes et la restitution des savoirs traditionnels.
Benki Piyako a également lancé en 2011 son projet “Beija Flor”, qui consiste à former de jeunes leaders autochtones aux pratiques durables inhérentes aux savoirs traditionnels autochtones. Tout en reboisant les régions concernées, il créé de l’emploi et un pont entre les deux cultures : amérindienne et “moderne”. Voir le parcours complet de Benki
NatureRights s’est engagé auprès de Benki Piyako pour développer le concept d’Ecole des Savoirs de la Forêt auprès d’autres communautés, notamment en Guyane Française.
Le projet des Savoirs de la Forêt en Guyane française
Constituée à plus de 95 % de forêt primaire, la Guyane abrite une biodiversité et une diversité socioculturelle exceptionnelle. Peuples amérindiens, populations d’origine africaine, métropolitains, communautés d’origine asiatique et sud-américaine, créent une mosaïque de plus de 25 groupes ethniques différents. Malgré la richesse de ce territoire et de ces cultures, la Guyane reste encore globalement méconnue et rarement valorisée en métropole à ce jour. Les peuples autochtones y ont été victimes de réformes et de systèmes administratifs qui ne prennent en compte ni les spécificités naturelles et culturelles du territoire ni ses richesses. Le taux de suicide des jeunes amérindiens y est 17 fois supérieur à celui de la métropole.
C’est dans ce cadre qu’est né le projet de création du Réseau des Savoirs de la Forêt, en collaboration avec les organisations autochtones notamment l’ONAG et la JAG.
L’ESF vise à construire un espace d’échange, de sauvegarde et de transmission des savoirs traditionnels autochtones, pour renforcer l’identité culturelle des communautés amérindiennes et valoriser la diversité culturelle locale. L’Ecole des Savoirs de la Forêt en Guyane vise à la sauvegarde du milieu naturel, la revitalisation des savoirs traditionnels ancestraux et l’accès à une autonomie économique et de subsistance.
Le projet a suivi des évolutions depuis 2017, date de l’étude de faisabilité menée le premier semestre, la forme présupposée de l’ESF en Guyane s’appuie sur trois volets :
- Le Lieu de Vie et d’Accueil à Saint Georges de l’Oyapock pour les jeunes venus du Haut Oyapock
- Un Axe politique et juridique de Plaidoyer et accompagnement juridique et politique en soutien aux revendications (Droits des PA, rétrocession des 400.000 ha, reconnaissance….)
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