Leader autochtone Ashaninka, Benki Piyako défend l’importance des savoirs autochtones dans la gestion agroforestière de l’Amazonie. Il a ainsi créé l’école Yorenka Atame, qui entend éduquer les populations à l’importance des savoirs autochtones comme alternative à la déforestation et comme outil de la protection de l’environnement.
Benki Piyako est un leader Ashaninka, vivant dans l’Etat de l’Acre, en Amazonie brésilienne. Fils du Cacique, Benki joue très tôt un rôle majeur au sein de sa communauté, Apiwxa, qu’il quitte pour la première fois en 1992 afin d’aller porter la parole des peuples autochtones à Rio, lors de Eco92.
Il s’investit dans la protection des territoires et la diffusion des savoirs de sa communauté : inventaire des espèces traditionnellement utilisées par les Ashaninka, reboisement des zones déforestées… Son travail sur la préservation des territoires et de l’identité culturelle autochtone lui vaut, en 2004, le Prix Brésilien pour la Défense des Droits de l’Homme. Il participe à de nombreuses publications, documentaires, films sur la défense des droits des peuples autochtones.
En 2002, il fonde le Réseau des Agents Agro-Forestiers : considérés par l’Etat de l’Acre comme des employés du gouvernement, ils diffusent les savoirs autochtones aux communautés de la région, et peuvent défendre ces dernières contre les intrusions extérieures.
Ecole Yorenka Atame
En 2007, afin de faire connaître les pratiques de gestion environnementale inspirées des savoirs traditionnels autochtones et d’apporter aux peuples autochtones une autonomie alimentaire et économique, il crée l’école Yorenka Atame (“Savoirs de la forêt”). Son but, réussi par ailleurs, est alors d’installer un centre d’échange des savoirs et d’éducation des populations à ces pratiques, tout en reboisant les régions voisines et en installant un pont entre les cultures autochtone et celle dite “moderne”.
Cette école, qui à reçu le prix environnemental Chico Mendès en 2007, et l’Ordre du Mérite Culturel Brésilien en 2008, a formé une centaine de communautés : des milliers de personnes bénéficient de ces enseignements, et près d’un million d’arbres ont été plantés.
Benki continue de travailler à la reproduction de ce modèle auprès des populations autochtones comme non-autochtones. En 2011, il développe un nouveau projet : “Beija Flor” (colibri en portugais) qui vise à former de jeunes leaders autochtones aux pratiques durables inhérentes aux savoirs traditionnels autochtones.
C’est une véritable reconquête de leur identité culturelle, ainsi qu’un sauvetage des zones dégradées environnantes, reconverties en zones productibles.
Il entend implanter ces systèmes agroforestiers comme alternatives à la déforestation, et accompagne NatureRights dans la déclinaison de ce modèle en Guyane française avec le projet de l’Ecole des Savoirs de la Forêt, en partenariat avec les peuples autochtones guyanais.