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Samauma, l’arbre de vie

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NatureRights a lancé une campagne sur la Samauma, en tant symbole du lien entre nature et culture.
Arbre gigantesque d’Amazonie, la Samauma, incarne le symbole universel de «l’Arbre de vie» pour les peuples indigènes.

Ce symbole permet d’apporter un autre regard sur l’écologie, à travers une approche culturelle et artistique de la nature, afin de valoriser  la valeur immatérielle. On aborde l’arbre comme un élément symbolique, icone de la complexité des interactions de la nature, expression vivante des cosmologies et garant de la diversité culturelle.

La Samauma, les racines d’une mémoire vivante

La Samauma est un arbre gigantesque d’Amazonie pouvant atteindre jusque  90m de hauteur et enfonçant ses racines jusqu’aux nappes phréatiques, il y puise l’eau jusque pour les redistribuer à la surface assurant ainsi un rôle central au niveau de l’écosystème de la forêt.

Cet arbre à la croissance millénaire, de l’espèce Ceiba Pentandra, se retrouve à travers les continents (Asie, Australie, Océanie, Afrique) où il est une cheville incontournable de l’équilibre écologique et du rapport des hommes à la nature.

Totem de l’intelligence du vivant, la samauma est aussi l’arbre de vie.

Il est invariablement considéré comme un pilier identitaire des peuples premiers et témoigne de la richesse de leur culture et des relations étroites qu’ils entretiennent avec le vivant. Cette dimension lui confère un caractère universel (sacré ?) qui rejoint le symbole biblique de l’arbre de vie ou de la connaissance.

Plus qu’un arbre, la Samauma est la matérialisation d’une histoire, d’un héritage, un patrimoine mondial, pas seulement naturel mais de par son rapport aux hommes, véritablement culturel.Il représente le lien entre le passé et l’avenir et son existence dépasse celle d’une humanité. 

Un autre regard sur l écologie…

La Samauma a un rôle central au niveau de l’écosystème de la jungle. Habitat d’innombrables espèces végétales et animales, ses racines s’enfoncent dans les sols pour lutter contre l’érosion et puisent l’eau jusque dans les nappes phréatiques. L’arbre stocke une grande quantité d’eau qui se déplace vers la couronne ou les racines, Influencée par les phases de la lune, il la redistribue tout au long de l’année à la surface, assurant ainsi l’équilibre de tout son environnement.

Ses aspects écologiques sont étroitement reliés aux aspects sociaux et spirituels du système de connaissance indigène. A l’image de l’eau qu’il contient, cet arbre symbolise la mémoire des ancêtres et l’esprit de tous les arbres de la foret. D’innombrables mythes, croyances, légendes et traditions lui confèrent un caractère sacré. Des rituels, chants ou symboles géométriques traditionnels (kene) viennent renforcer son empreinte culturelle, ainsi que l’usage médicinal qui en est fait par les indiens, qui soignent une soixantaine de maladies a partir de sa sève.

En Amazonie, malgré sa fonction essentielle pour la forêt et pour les peuples, Les plus anciens modèles de Samauma sont abattus purement et simplement. Son bois, léger et facile à manipuler est exploité pour la fabrication de bois contreplaqué, pâte et papier, barques fluviales ou palettes.

L’exploitation tend cependant à menacer son existence et fragilise l’équilibre des écosystèmes, autant biologique que culturels.

A l’instar du film « AVATAR»,  l’objet de la campagne « Samauma, Arbre de vie » est de superposer la valeur matérielle (valeur marchande de l’exploitation) à la valeur immatérielle, soit elle symbolique, culturelle ou spirituelle.

Cette dimension immatérielle ne dispose pas d’instruments de mesure spécifiques dans notre économie de marché. Dans ce contexte, des alternatives sont proposées pour créer de la valeur sans abattre l’arbre, par l’usage médicinal ou celui de ses fruits.

Cette démarche met en perspective de nouveaux mécanismes de valorisation qui visent à reconsidérer notre vision anthropocentriste qui instrumentalise la nature.
La relation de l’homme à la nature est au centre de la sagesse indigène.

Elle se fonde sur une relation harmonieuse et durable entre les hommes et la terre, où l’homme est partie intégrante de son environnement. Riche d’enseignements, cette conception relativise nos pratiques occidentales et le clivage homme-nature. Elle met en lumière l’interdépendance entre chaque élément naturel, qui sont tous nécessaires pour permettre l’équilibre environnemental.

La Samauma est bien plus qu’un simple arbre, c’est une mémoire collective soit elle naturelle ou culturelle. Ses racines ancrées dans le temps, transmettent leur patrimoine à travers les générations.

Cette campagne met la dimension culturelle au cœur de l’écologie, pour symboliser l’interaction et le lien au cœur des écosystèmes. C’est un voyage conceptuel dont le but est d’élargir notre perception du vivant en transposant la technologie biologique à la technologie moderne pour créer un pont entre nature et culture, entre tradition et modernité.

Une vision transversale entre l’artistique et le scientifique nous questionne sur les fondements philosophiques de notre relation au vivant, pour recréer le lien entre nature et culture, entre tradition et modernité. Il en résulte un message universel. En y adhérant, on s’inscrit dans une démarche philosophique, pour réviser les fondements de notre rapport à la nature, transformer notre conscience et réapprendre l’harmonie.

 

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